Après un bon dodo, nous avons avec mon amie opté pour une première ballade.

On a traversé la ville en bus. Tout est grand, large, vert et doux… Une première impression pacifique de cette ville… Le chauffeur du bus nous a dit : « Check Point Charlie » on a répondu «  OK ». Nous sommes descendus un peu perdus à côté d’un site qui se nomme  « topographie de la terreur ». Bon, j’avoue le nom du site est chaud, comme ça, pour une première visite à froid…

Un espace en plein air qui retrace l’histoire tragique de la ville à travers des panneaux explicatifs peuplés de photos, documents et archives (la montée du national-socialisme à Berlin et la suite, la guerre froide, le mur ). Cette enfilade de panneaux suit une imposante section du mur. L’emplacement du musée est situé à la place de l’ancien centre nazi de la répression. Du lourd quoi, ça rigole pas ! Autant dire que l’on est dans le bain, direct… pas de répit, un voyage dans l’histoire contemporaine, tout près, juste à côté… Eh oui, ça devrait nous faire réfléchir pour aujourd’hui et pour demain !

Ensuite Check point Charlie. Mouais, bof ! Bien sûr c’était le seul point de passage entre l’ouest et l’est du temps de la guerre froide pour les touristes et les diplomates. Aujourd’hui ça ressemble plus à une foire pour touristes. En même temps si l’on arrive à gommer les faux soldats américains qui posent pour la photo devant le poste-frontière entre deux mondes, l’émotion est bien là !
Difficile de ne pas imaginer l’époque, les habitants éclatés, les familles séparées par un mur infranchissable…

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Mais comment peut-on avoir si peu d’intelligence pour inventer un truc pareil, un mur entre toi et moi… Que peut-il se passer dans la tête d’un type qui imagine ça ? Voilà la question qui s’est imposée à moi.

Puis nous avons marché dans le quartier de Mitte jusqu’à la porte de brandebourg en nous posant pour manger une soupe que l’on a eut du mal à trouver d’ailleurs.Elle était bonne !

 

 

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Pour finir nos visites de la journée et un peu mécaniquement comme c’était à coté, ce fut le Mémorial de l’holocauste. Euh, je ne vous cache pas que si c’était à refaire, je garderais cette visite pour un autre jour et j’irais me faire un musée plus léger, un marché, un tour en vélo, enfin un truc qui détend quoi… Car là, ça tape dur ! Un mémorial qui ressemble à un cimetière-labyrinthe fait de sépultures de toutes tailles, grises, sans nom. Le sol est une grande vague. L’on se promène entre les blocs de béton, l’on se perd, on aperçoit un visage qui disparait pour réapparaître plus loin… C’est gris, gris et gris… Que dire d’autre, on reste sans voix, on se tait et puis c’est tout !
On aurait pu en rester là mais non, va savoir pourquoi, on est descendu en dessous pour une plongée dans l’histoire de ce génocide. Une enfilade de panneaux avec l’audioguide en français. Au fil des images et des commentaires qui avancent dans le temps, l’on se sent de plus en plus ratatiné… On le sait tous, c’est hors de notre entendement… Les mots sonnent faux, les images hurlent le non-sens total.
Je suis ressortie foudroyée… La première question qui m’est venue est : «  mais comment le peuple Allemand fait-il pour assumer ça ! »
Bon, je sais l’histoire s’éloigne et le temps estompe les colères… puis ils n’y sont pour rien les jeunes. Depuis, le travail a avancé, plusieurs générations se sont succédées, ils ont rejeté, accepté… ils se sont peut-être réconciliés… Je ne sais pas mais ça ne doit pas être facile !

 

Heureusement la dernière activité de la journée était le symbole de la paix et de la non-violence. Waouh, un peu de souffle et de futur… Soudain ce symbole a pris encore plus de sens… quand tu viens de voir ça, t’as envie de dire : « eh oh les amis, les jeunes, les vieux, tout le monde, on fait gaffe, l’histoire est là ! On la regarde défiler sous nos yeux et on évite de recommencer. On bouge, on ouvre les yeux, on regarde les migrants et on comprend que ce sont nos frères et soeurs, on regarde les pluies de bombes déferler sur la Syrie et l’évidence est que les populations, elles, n’y sont pour rien, que tant de violence ne construira jamais la paix… Bref on s’humanise… et on arrête de croire tout ce que l’on nous dit aux infos comme si vendre des armes n’avaient aucune conséquence que de renforcer notre économie !

Je ne sais pas moi, on pense, on réfléchit, on médite,on agit…

Toujours est-il que nous sommes arrivés sur le lieu de l’université technologique de Berlin  où se tenait ce fameux Congrès pour la Paix. Et c’est avec émotion que nous avons commencé à nous placer sur le signe de la paix dessiné au sol. Ca fait tant de bien de sentir l’autre, celui qui est à côté comme ton ami, ton frère, ta soeur de coeur… Quand le signe a été remplit, nous l’avons transformé en symbole de la non-violence, puis un moment de méditation et de demande pour la paix dans le monde… Et nous avons fini la larme à l’oeil dans les bras du voisin…

Une belle énergie a traversé le ciel et la terre ce soir-là à Berlin !

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