Hier, je suis allée diner chez une amie. Il se trouve qu’elle était passée me voir quelques jours auparavant et que je lui avais révélé l’écriture de mes 2 bouquins. Au cours du repas on m’a posé beaucoup de questions sur ces livres…
Et ce matin, j’ai envie d’écrire…
Mais avant, je voudrais vous livrer mon histoire avec l’écriture.
Je saute l’adolescence, ses journaux intimes et mes balbutiements d’écriture de chanson et de théâtre, ensuite y’a eu un gros blanc.
Le premier bouquin fut « dans une chambre secrète », une autobiographie romancée, un cri du coeur écrit après la séparation fracassante avec le père de mon fils. Une séparation qui m’a laissé sur le carreau, telle une petite fille apeurée, esseulée qui ne se relèvera jamais de cette chaise sur laquelle elle était assise lors de son départ.
En ce temps là, c’est la plume qui m’a prise par la main : « Viens m’a-t-elle dit, suis-moi, ensemble, on va trouver, on va découvrir ce qui est beau, ce qui brille dans cette chambre secrète et à l’extérieur ».
Je me suis laissée porter par ce courant, c’était la chambre secrète ou rien, je n’avais pas d’autre alternative. J’ai écrit, écrit comme jamais. Mon fils était petit, le soir je m’asseyais devant mon ordi et les mots dévalaient les pentes abruptes de ma vie. Je ne contrôlais rien, ça sortait, ça débordait… Au bout de quelque temps, j’ai reculé ma chaise et j’ai lu. Je me trouvais face à ce que j’avais toujours rêvé d’écrire…c’était beau, profond et juste ! J’avais cette sensation que racontent parfois certains écrivains que ce n’était pas moi. Je regardais en l’air, quelque part dans la pièce pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un d’autre qui écrivait à ma place… une expérience unique et inoubliable qui m’a incité à continuer, à remplir ma vie d’écriture.
Pendant 4 ans, j’ai sauté des barrières, j’ai joué à l’équilibriste sur des ponts étroits et fragiles, j’ai volé sur le dos de l’aigle et suis retombée sur des rochers acérés, me suis perdue dans des labyrinthes violents, retrouvée dans des champs suspendus de beauté…
150 pages de texte sur l’ordi sont nées, un second accouchement. Je l’ai envoyé à 17 éditeurs. Des commentaires sont arrivés, pas seulement des lettres types, non, des résumés, des avis…c’était bon, même si aucun n’a accepté de publier ce manuscrit, je sentais que je n’étais pas loin, juste à côté…
Dans l’enthousiasme, j’ai repris la plume pour un autre, un roman cette fois, un vrai ! J’avais dégagé le fardeau, déposé la fange de mon histoire, je pouvais maintenant laisser des personnages fictifs ( enfin plus ou moins ) me guider…
« Besoin d’âme » est né quelques temps plus tard. Beaucoup plus rapide ce second pavé. Une histoire comme je les aime, des gens normaux, malmenés par la vie qui se rencontrent « par hasard », se rendent compte qu’ils ont en commun un vécu d’expériences un peu étrange depuis l’enfance. Des expériences qui les projettent dans un passé très lointain et un futur qui les guide dans leur vie. Ensemble, ils vont faire un bout de chemin et se réparer… A nouveau les éditeurs, 8 seulement cette fois, les mêmes que pour le premier, puisque l’expérience était positive, et là RAS, lettre type, et même un commentaire assez désagréable. J’ai senti que l’écriture était en train de me quitter, pas complètement, non, mais elle prenait la tangente, elle s’éclipsait par la petite porte, mine de rien comme un ado dans un repas de famille qui s’ennuie et se barre en douce. Je n’y croyais plus vraiment, je ne croyais plus en mes capacités d’écriture…
J’ai tenté un 3ème roman. Une histoire qui commençait bien pourtant… puis un jour tandis que mes personnages se dévoilaient, stop, le grand blanc, plus d’idées…ils se sont échappés eux aussi…je ne savais plus où les emmener. J’ai arrêté. Me suis lancée dans les biographies.
Avec le blog, j’ai voulu renouer avec l’écriture personnelle. Une tentative différente, plus légère… je voulais de la légèreté, du souffle, de l’air…impossible de repartir dans les profondeurs abyssales et sur les sommets fougueux. J’avais besoin d’autre chose, d’une autre écriture qui me porterait ailleurs, sur des chemins plus doux, moins cabossés. Toujours profond, mais léger, c’est ma quête… Et aussi à votre rencontre, à la rencontre d’autres. L’écriture est solitaire et je ne suis pas une solitaire même si elle m’a appris justement à apprivoiser la solitude.
L’écriture est ma soeur, elle m’a sauvé, soulevé de ma chaise pour me porter au-delà des horizons. Sans elle, je tombais malade, je m’enfonçais dans un marasme, un gouffre éternel. Et pour le coup, elle a sauvé aussi mon fils. Elle me donnait la force, le courage, l’envie de poursuivre la grande oeuvre…
Je suis là, à nouveau au coeur d’une tempête et ce matin, j’ai l’impression qu’elle est en train de me rappeler, de m’interpeller à nouveau l’écriture, de me dire : « Eh ho, je suis encore là, je ne t’ai jamais quitté, c’est toi qui es partie, tu as besoin de force, revient vers moi ».
Je ne sais que faire de ces 2 bouquins. Je n’ai jamais osé les publications à compte d’auteur ou l’auto-édition. Je vois que certaines d’entre vous n’hésitent pas ( Marie par exemple ). Je pourrais aussi reprendre les envois à d’autres éditeurs. A plusieurs reprises, j’ai essayé de les retoucher ces bouquins mais je n’y arrive pas du tout, pas une virgule ne bouge, y’a rien à faire, refus total !
Je crois que c’est du passé, un beau passé qui a allumé les couleurs de mes temples intérieurs et qui ne veut pas changer de forme. Il a sa place dans ma vie tel quel.
Aujourd’hui ma vie est autre…et demande une autre écriture.
L’écriture a toujours été pour moi un outil d’évolution, de transformation, c’est à travers elle que j’essaye de mettre en avant ce que je voudrais être, de me projeter vers demain…une thérapie, oui sans doute…
A travers ce blog, j’ai l’impression d’avoir rencontré des amies, des amies auxquelles je pense souvent. Je trouve ça assez étonnant… C’est à vous que j’ai envie de livrer tout ça. Je sais que les blogueuses sont en général des plus ou moins passionnées d’écriture, j’aimerais avoir votre avis… sur quoi ? J’en sais rien. Ce que vous feriez à ma place peut-être avec ces bouquins, avec l’écriture….
5 novembre 2017 at 20 h 22 min
Je serais bien en peine de te donner des conseils à ce sujet… Les premières réponses des éditeurs ne donnaient-elles pas des pistes à suivre pour que ton roman soit publié ?
Belle soirée
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6 novembre 2017 at 12 h 39 min
Pas vraiment et de toute façon comme j n’arrive pas à les retoucher… Je vais voir…Peut-être que je vais refaire une tournée d’éditeurs plus petits et ensuite, l’auto-édition, au moins ils ne resterons pas dans le tiroir. Bises
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5 novembre 2017 at 20 h 56 min
Merci de nous parler de ton parcours. C’est intéressant. J’aurais envie de te dire de les publier en auto édition. Je te comprends par rapport au fait que tu n’arrives pas à les retravailler. Pour le premier tu as sorti ce que tu avais sur le cœur, il a sûrement été bénéfique de l’écrire à différents niveaux, il t’a aidé à passer à autre chose. C’est un parcours de vie et comme tout parcours, c’est enrichissant pour les lecteurs potentiels.
Parfois je trouve en écriture qu’on arrive au bout de quelque chose avec un texte, un roman, un recueil. J’en ai un comme ça envoyé à des maisons d’éditions qui m’ont donné en retour des avis constructifs. Mais quand je me remets dedans je n’arrive pas à modifier quoique ce soit. Comme si j’avais tout donné pour ce recueil en questions.
Pas facile de faire un choix.
Belle soirée
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6 novembre 2017 at 12 h 37 min
Oui, c’est juste ! J’ai tourné une page et je cherche autre chose, une autre écriture et un autre regard sur la vie, plus doux. Marre des drames et des collisions. Je veux de la légèreté. J’aimerais bien que tu me racontes ton expérience d’auto édition. J’ai toujours eu le sentiment que quand on auto édite, on ne peut plus espérer publier chez un éditeur mais je n’en sais rien à vrai dire. Quoi qu’il en soit, c’est idiot de laisser ces manuscrits au fond d’un tiroir. D’autant qu’a chaque fois qu’ils ressortent du tiroir, ils me rappellent des moments magnifiques.
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6 novembre 2017 at 22 h 02 min
merci pour ce beau témoignage. Je suis un peu comme toi, j’ai beaucoup écrit. des réponses plutôt positives d’éditeurs, mais je n’ai pas poussé plus loin. IL fallait revoir le manuscrit et je n’ai jamais pu m’y remettre, comme l’écrit si bien Marie. En général quand un manuscrit est sélectionné, l’éditeur t’accompagne pour le corriger. Peut-être prendre un coach en écriture qui t’aiderai à aboutir et te guider?
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7 novembre 2017 at 21 h 37 min
Merci pour ton commentaire. Oui pourquoi pas, en même temps je crois que c’est tellement compliqué de se faire éditer en France que même avec un coach, je n’y crois pas trop ! Par contre, je vais peut-être essayer de le renvoyer à des éditeurs plus petits et sinon j’irais vers l’auto-édition.
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7 novembre 2017 at 14 h 21 min
Je reviens par ici après avoir interrompu ma première lecture de ce texte si bien écrit. Si tes livres sont de la même veine, j’ai hâte de les lire !
Moi je suis toujours admirative de ceux qui parviennent à boucler un livre entier. C’est quelque chose que je ne sais pas faire, qui est hors de ma portée malgré mon envie, alors pour moi, quand on en arrive là, c’est déjà énorme. Je ne peux que t’encourager à persévérer parce que je te trouve un vrai talent et aussi, comme Marie (Kléber) me l’a fait remarquer il y a quelques temps, en réponse à mes propres doutes, parce que l’écriture fait visiblement partie de toi, que tu le veuilles ou non.
Je n’ai pas d’expérience de l’auto-édition à partager, aucun conseil à donner en la matière, malheureusement, mais par contre je sais combien il est douloureux « d’errer en écriture », sans parvenir à y trouver sa place.
Ne te décourage pas Cathy, je suis sûre que tu y as la tienne 🙂
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7 novembre 2017 at 21 h 48 min
Oui, Marie, je comprends, je ne pensais pas non plus que je pourrais faire ça. Ecrire 2 bouquins comme ça entier alors que je n’avais quasiment jamais écrit avant. C’est sorti comme ça, je n’ai pas vraiment d’explication, j’en avais besoin ! Oui, aujourd’hui l’écriture fait partie de ma vie, ça c’est sur, je ne peux pas le nier mais elle va, elle vient…En tout cas, je sais qu’elle est là et que je peux m’en servir à tout moment. C’est déjà pas mal ! Ce matin une nouvelle amie a qui j’avais confié mon 1er manuscrit il y a quelques jours m’a fait un beau compliment. Elle m’a dit qu’elle adorait, que si elle avait écrit elle aussi, elle aurait voulu écrire comme ça. Ca m’a encouragée. Je me suis dit qu’il faudrait que je tombe sur une éditrice qui ressentent la même chose qu’elle. Ca doit exister. Merci en tout cas de ton commentaire.
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15 novembre 2017 at 17 h 58 min
Coucou Cathy, moi je n’ai aucun conseil à te donner en matière d’édition mais je trouve ça cool que tu explores des solutions ! Je voulais rebondir sur ce que tu sur les amies que tu as grâce à ton blog. Dans un de mes cours qui parle de l’écriture d’un journal, il y a ce passage qui m’a fait penser à nous, les blogueuses :
« (…) journal intime, qui, dans le passé, se rédigeait dans la solitude. De nos jours, un journal intime peut incorporer la notion de groupe et de communauté. « Un journal intime… Intime ? Que devient l’intimité sur Internet ? L’intimité est différente de la pudeur. L’intimité est la capacité à développer un lien affectif avec quelqu’un ou quelque chose. Une relation affective avec son journal au‐delà de ça, une relation affective avec les lecteurs, qui peu à peu deviennent plus intimes que nos plus proches amis. Nos lecteurs connaissent nos pensées les plus profondes, nullement entravées par la parole. Des lecteurs qui deviennent des amis, des amis qui forment une communauté. Avec le temps, on apprend à connaître la vie de chacun, le style de chacun, les attentes, les joies, les peines. Peu à peu, on se sent concerné. Une communauté à travers un site. Difficile à croire ? Et pourtant c’est si naturel de nouer des liens avec ceux qui partagent une grande partie d’eux‐mêmes, qui nous offre toute leur intimité ».
Plein de bisous et ne lâche rien !
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15 novembre 2017 at 20 h 18 min
Oui, c’est très vrai et je trouve cela très positif en fait. Une des grande réussite du web. Nous on avait pas ça quand on était jeune, j’aurais adoré…Ca fait des années que je regarde les blog avec envie mais je n’osais pas et je sens que j’ai encore du mal à me livrer mais vraiment c’est chouette. C’est comme un monde parallèle… C’est qui qui a écrit ça ? C’est qui le prof ? je me souviens d’un cour qui ressemblait à ce que tu racontes. Bisous
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