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Je ne sais pas si ce sont vos différents billets de ces derniers temps, l’âge, le travail que je  fais sur moi autour de « grandir avec une mère dépressive » et « Lettre à l’ado que j’étais » ou l’évolution probable de celui qui cherche son chemin sur cette terre un peu cabossée ou un cocktail de tout ça, mais je sens qu’en ce moment j’apprends à me respecter…

C’est lors d’un papotage avec mes copines que j’ai pris conscience des actes que j’ai posés ces derniers temps. Il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas me reconnaître…

Mais c’est qui celle qui parle là, c’est moi! non…

1/ j’ai envoyé bouler pour la première fois sans détour le père de mon fils. Eh ben, vous savez quoi, dès le lendemain, il a réagi positivement alors que j’étais persuadé que j’avais définitivement coupé la relation en agissant de la sorte. J’ai toujours été compréhensive ou presque… la reine de la conciliation pour mon fils… Et ben des fois, selon le personnage, je vous le dis, c’est pas la solution… En même temps, j’avoue que j’ai du mal à intégrer l’idée que pour faire avancer un projet que l’on a décidé ensemble, l’on soit obligé d’envoyer péter l’autre ! J’ai passé 3 semaines à répondre à toutes ses injonctions sans aucun résultat voir même le contraire, il me renvoie le problème sur moi et basta, il se désengage. Là j’ai craqué et une amie qui est arrivé à ce moment là m’a dit : « mais vas-y, rentre-lui dans le lard ». Je tremblotais, mais j’ai envoyé le texto…

Je crois qu’il a senti que j’avais décidé de me respecter, quelles qu’en soient les conséquences. Bingo! 

2/ j’étais dans un café ou nous avons l’habitude de nous retrouver avec des amies pour méditer et là une femme s’approche pour se joindre à nous. Jusqu’a là tout va bien ! Je ne la sentais pas plus que ça la dame mais bon… Soudain, là voilà qui m’agresse parce que je vapotais… genre « les fumeurs dehors ! ». Je comprends très bien que l’on puisse avoir un problème avec la vapote mais on peut dire les choses correctement parce que pour moi, chère madame vapoter, c’est juste essayer d’arrêter de fumer, donc pas rien, vous feriez mieux de m’encourager !  Du coup, je lui ai dit un peu énervé que je n’avais rien contre le fait qu’elle me demande d’arrêter, mais qu’elle pouvait le dire gentiment. Elle a grogné et encore grogné… et ensuite, elle est revenue me demander si elle pouvait quand même méditer avec nous. Avant j’aurais dit «  mais oui bien sûr » par moral, parce qu’on ne refuse pas à quelqu’un de venir méditer avec soi… ben là j’ai dit «  non, j’ai pas du tout envie » ou plutôt  » si vous venez, moi je m’en vais !  » et là encore j’ai senti que je me respectais. Non je n’avais pas du tout envie de partager ce moment important avec cette femme désagréable qui venait de m’agresser.

Bon la prochaine fois, j’essaierais de rester calme, mais là, je crois qu’il faut que ça sorte, y’ quelque chose que je ne supporte plus!  

3/ je me surprends à raconter à un pote que je vais retourner au Togo seul, que j’en ai marre de chercher quelqu’un qui voudrait bien venir avec moi alors que dans le fond, pour moi, c’est un lieu sacré, une perle de ma vie et je n’ai pas envie de prendre le risque que quelqu’un d’autre abîme ce joyau… Aller en Afrique noire, ce n’est pas évident pour tout le monde… C’est un autre monde, une culture, un mode de vie tellement différents qui peut repousser certain. Donc, je vais mettre mes peurs en sourdine, assumer et me respecter. Respecter mon besoin de retourné là-bas au-delà de mes peurs ! Après si quelqu’un a envie de venir, s’il sent qu’il a quelque chose à voir avec cette histoire qui n’est pas une histoire touristique, mais humaine, y’a pas de problème, il partagera avec moi une aventure incroyable mais j’arrête de chercher une béquille… en agissant ainsi, je ne me respecte pas, je carresse mes peurs !

Et je me retourne pour voir si ce n’était pas quelqu’un d’autre qui avait parlé à ma place! Moi, assumer le fait de vouloir faire quelque chose d’important et qui me met la trouille seule !!!!!!

4/ Au moment ou je pars à la piscine alors que je n’ai pas pu y aller en début de semaine, mon fils me dit : «  mais c’est l’heure de déjeuner”. En fait, il ne petit-déjeune pas et à 11 h 15, il a déjà faim ! Alors que d’habitude, j’aurais rebroussé chemin, là je suis montée illico presto dans ma voiture et j’ai démarré, Vroum, Vroom, by, by… NA! 

Et je vais continuer…

Bon, je sens que je dois ajuster un peu mes réactions. Pour l’instant, elles sont comment dire… un peu acide. Mais je ne veux plus me sentir obligée de ceci ou cela par morale ou parce que je me dois d’aider tout le monde, d’être gentille, reconnue et surtout par peur de me retrouver seule… Je crois qu’effectivement grandir avec une mère dépressive implique un sentiment de culpabilité, d’abandon aussi et une injonction implicite de sauver l’autre ou au moins de l’aider… j’en ai marre de ce rôle ! D’autant que personne ne me demande rien, c’est moi qui me mets dans cette situation de me sentir obligée de ceci ou cela ! 

Tout ça n’est pas encore très clair, j’ai pas encore tous les tenants et les aboutissants de ce sujet plutôt délicat, mais je sens que je suis sur la bonne voie et j’aimerais avoir vos témoignages…