Plonger dans la création d un mandala c est comme plonger au centre de soi-même. là ou la beauté explose en une myriade de couleurs et de formes toutes plus pures, plus parfaites, plus sacre les unes que les autres. D’abord, la page blanche, la toile blanche… puis l’image qui se crée par bribes, les formes, les couleurs, les traits courbe, les pointus, les anguleux, les doux, les piquants, les entrants, les sortants, les bienfaisant, les rates, voir les ratures…

Il me faut du temps pour plonger, pour oser le premier trait, le temps du doute, qui vient me susurrer à l’oreille que je n’y arriverais pas. Puis le temps de l’âme, du profond, là où se cale les rêves, les espoirs, les certitudes, les béatitudes… oser le premier trait, c est comme oser l’amour. On tergiverse, on avance, on recule, on reconsidère, parfois même on s’extrait puis on reparaît. 

Il en sera ainsi jusqu’à un stade plus ou moins avancé de l’œuvre. Ce moment où le trait ou la couleur de plus me dévoilera la puissance et la beauté du mandala comme un retour au centre de moi-même, un retour contenu, encerclé, protéger…

Plusieurs chemins même à la création du mandala. La plupart du temps, je me laisse porter par mon intuition, sans aucune réflexion, je me lance, je me laisse aller à mon ressenti, et le mandala apparaît de lui-même. Je suis émerveillée et surprise du résultat. Comme si mon corps savait avant mon mental de quoi il s’agit. J’ai souvent la sensation que le mandala se dessine à travers moi, comme si j’étais spectatrice. Ce sont les formes et les couleurs qui se dessinent en moi et qui me renvoient le meilleur… les formes et les couleurs apparaissent les unes après les autres sans contrôle… et j’accepte ce chemin qui se trace en moi avec la sensation que je ne maitrise rien…

Le même processus qu’avec l’écriture, les mots surgissent les uns après les autres et il me faut accepter de les déposer pour que la phrase qui se crée soit le reflet de mon âme, du plan transcendantal, à la hauteur de mes espérances les plus folles…

Parfois, le processus est plus réfléchi, c’est un travail différent, je pars d’une idée, d’un symbole, d une tradition particulière. C’est plus long. Je fais des recherches sur le sujet.

A chaque étape de création, je médite et me laisse porter par le mandala avant de passer à l’étape suivante.

D’un point de vue plus technique, la réalisation d’un mandala passe par un processus en plusieurs étapes. La première étape nécessite le tracé, le métrage, un compas, une règle…

C’est pour moi la phase la plus difficile. La structure. Plus elle est complexe, plus je dois faire appel à ma persévérance, car la moindre erreur engendre un décalage général qui nécessite de recommencer à zéro. Une fois la structure posée. La créativité commence à immerger à travers les détails, puis la couleur.

Les mandalas sont des miroirs du profond de notre être, de notre âme. C’est une entrée sur d autres plans transcendantaux. Toutes les traditions, créateurs et utilisateurs de mandalas, de cercles sacrés ont toujours utilisé cet art dans le but de guérir, de communiquer avec les Dieux, avec le plan transcendantal, de se connecter avec l’Être profond, d’explorer la Conscience…

Les mandalas sont créés à partir de formes et représentation sacrée que l’on retrouve partout, dans la « construction » de notre corps humain, dans l’univers et dans tout ce qui existe sur terre. 

Grâce à ces représentations sacrées communes, l’énergie diffusée des mandalas fait écho en nous et s’harmonise naturellement avec le corps et l’esprit. C’est donc toujours une énergie positive et sacrée qui se dégage d’un mandala. Contempler un mandala nous porte souvent vers un état méditatif et nous conduit dans un voyage au cœur de soi.

La réalisation d’un mandala est un acte de création relié au profond, à l’Âme plutôt qu’au mental, à l’ego, au moi. C’est un art sacré, source de transformation où les reflets du mental sont dépassés.

On peut donc parler ici d’un art méditatif, positif, ce qui n’est pas toujours le cas de l’art plus « classique ».