Nous y voilà, après… pas encore après-demain, mais après quand même ! Je suis abattue, pas vous ? J’ai comme l’impression que l’on nous a forcé la main pour tourner dans un mauvais film de science-fiction… 

Et en même temps, qu’est-ce que c’était bon d’être dans la sphère, paisible, essentielle, douce, ce temps qui s’arrête  ! Pour moi j’entends…

Le premier matin de la levée du confinement, une vague me submergeait à nouveau. je me débattais depuis les rochers de ma conscience essayant en vain de repousser la déferlante qui tentait de m’emporter loin de moi. Mille et une images virevoltaient dans ma tête, se bousculaient, se cognaient… il fallait que j’attrape tout, que je rattrape tout… mais quoi exactement  ? 

Non pas ça, surement pas ! Je n’ai pas traversé tout ça pour me retrouver dans le flux « startupeur », hors de question. J’ai stoppé le débit, repris mon QI quong et me suis demandée au volant de ma voiture qu’est-ce que pouvais bien vouloir choper à ce point ! la conclusion : RIEN. Je ne veux rien attraper, juste laisser venir à moi ce qui doit venir…

Finalement je me suis retrouvée à visiter toutes les librairies du coin et à ne rien acheter ou presque. Pas envie d’acheter quoi que ce soit et la seule rêverie qui m’apaisait était de pouvoir retourner prendre l’air sur nos plages et dans la nature. Je me suis surprise à rêver d’oiseaux et d’herbes folles me caressant les chevilles…

J’ai tant appris depuis quelques mois et pendant cette expérience de cocooning forcée que je ne vais pas replonger direct dans ma course au néant, ma fuite du vivant ! Niet. Et comme la fleur de lotus qui prend racine dans le noir et qui s’épanouit à la lumière du jour, le calme est revenu… et c’est l’impression d’une nouvelle naissance qui m’encercle ! 

l’impression d’avoir passé ma vie à courir, à courir après tout et rien, le temps, l’amour, l’amitié, l’argent, les réponses à mes questions, à mes doutes… à courir pour me fuir moi-même… courir vers l’extérieur de moi en quête de l’inaccessible étoile ! Et je me rends compte que l’étoile, elle est là, juste à côté de moi, lovée au cœur du cœur de moi-même… l’amour est en moi, pas à l’extérieur… il infuse sa splendeur dans mon plexus solaire, il distille ses fragrances sucrées dans tous mes chakras…

Même si j’ai toujours cherché à y entrer dans ce flux yang ++ pour faire comme tout le monde, je n’ai jamais vraiment réussi ! je ne suis pas faite pour ça… ma constitution me l’empêche, mon âme rêveuse, amoureuse, poétesse, artisto-dans-la-lune ne m’autorise pas ça ! et voilà que ce post confinement aurait voulu me remettre à nouveau dans cette tentative désespérée, vaine…

Je ne sais pas encore comment, mais je vais tenter d’y rester un peu dans ce Yin qui  n’attend rien, qui accueille… je n’ai rien à prouver, rien à consommer, rien à exiger…

Evidemment, y’a un moment où l’on doit ressortir, retourner au monde, redonner au monde… sans la peur de ne pas pas être comprise, admise… Retourner doucement, autrement, tout en justesse, en alignement…

Je voudrais écouter la douce clameur, la signature énergétique du changement qui s’immisce et se glisse inévitablement entre les mailles du filet… ce qui reste d’essentiel au cœur du monde… la «  reprise économique » me saoul, me replit, m’anéantit… je m’en fout en fait, je préfère aller planter des carottes… mais comment imaginer un monde qui ne dépend pas de la consommation , un autre monde, un monde humaniste… C’est ma question essentielle ! 

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