Inspiré par Maman délire

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On est en 1975, j’ai dix ans. Ma grand-mère veut absolument que je coupe mes cheveux, moi je ne veux pas ! Elle ne lâchera jamais le morceau et finira par m’envoyer chez le coiffeur, pourtant j’étais une vraie teigne ! Je vais à la patinoire tous les samedis et vous savez quoi, les garçons patinent à côté des filles et disent : «  tu veux faire un tour avec moi ? ». Ma meilleure copine, c’est Muriel, elle habite au premier et moi au 6e, on est tout le temps fourré ensemble sauf quand ça explose, mais ça ne dure jamais longtemps. Puis y’a aussi Irène, Malika, Violaine, Matéo… on vit dans un quartier très multiculturel. Il me manque une chose très importante, un papa à la maison. Quand je joue avec les copines en bas de l’immeuble, je remarque que les autres on les appelle pour rentrer, moi jamais et je rêve de ce papa qui me demanderait de rentrer à la maison…

On est en 1985, j’ai 20 ans. Je suis passée par une étape, comment dire… pas super en fait ! Une histoire de maman qui traverse une grosse dépression et c’est la descente aux enfers. Impossible de faire des études dans ce contexte, mieux vaut faire des conneries… Mais là, c’est fini, j’ai quitté la maison. J’écris des poèmes, des chansons, je joue de la guitare et je veux faire du théâtre. J’entre dans une troupe : « la compagnie du chalet » basée en Haute-Savoie. Enfin, je découvre le monde de l’art, du théâtre, de la littérature, une explosion artistique. C’est vraiment incroyable pour moi de partir sur les routes pour jouer et chanter. Un rêve qui se réalise ! C’est la période ou je canalise ma révolte à travers l’art et je suis aussi de toutes les manifs. C’est une belle époque charnière de ma vie qui m’amène à rencontrer mon futur mari dont la soeur fait partie de la troupe. Une belle histoire qui répare beaucoup de choses pour moi. Terminé la « glauquitude » de l’adolescence…

On est en 1995. Encore une période charnière, j’ai 30 ans. Juste avant j’ai perdu mes grands-mères que j’adore et j’ai eu un problème de santé grave, et là je revis…
Je termine ma formation d’éducatrice de jeunes enfants qui a été une vraie réconciliation avec les études. J’ai adoré me rendre compte que j’étais capable d’étudier et puis le mémoire que je termine m’a fait prendre conscience de l’envie d’écrire. J’ai de beaux liens avec les profs qui m’encouragent et je vais me séparer et rencontrer le père de mon fils et très bientôt être enceinte. C’est aussi une période d’engagement militant intense, je suis de toutes les causes…

On est en 2005. j’ai 40 ans. Tim à 9 ans. J’ai traversé des vagues hurlantes. Le père de mon fils, c’était une erreur de casting et nous sommes séparés avec perte et fracas ! Mais y’a mon fils et j’assure…c’est l’époque du Togo, de mes projets de développement humain dans ce merveilleux pays. Je coordonne et j’encourage la création d’un réseau de jardin d’enfants, je voyage régulièrement là bas et c’est avec la naissance de mon fils une des plus belles expériences de ma vie qui me redonne confiance en moi. Et puis, c’est aussi l’époque ou je redécouvre l’écriture. C’est même une boulimie, les mots me séquestrent… j’ai besoin de faire le point, de repasser sur les chemins de mon histoire pour mieux les comprendre et les intégrer… J’écris, je voyage et j’avance… Une très belle période avec beaucoup de découvertes sur moi. Je me sens forte, lucide et détachée… Vive les 40 ans !

On est en 2015, j’ai 50 ans. J’avoue que là ça tape un peu les 50. Ça passe moyennement ! J’ai choisi de changer de ville, après 43 ans à Paris, j’habite maintenant Perpignan avec un nouveau compagnon depuis plusieurs années, une nouvelle vie !
Pas très simple, même si par ailleurs, y’a le soleil, la mer, le calme et le rugby pour mon fils. Et puis, je me suis lancée dans le métier de Biographe, une très bonne idée, un métier qui me convient parfaitement et qui me permet de concilier ma passion pour l’écriture et mon gout pour les histoires de vie. Mon fils en 2015 à 18 ans, et il part faire ses études à Toulouse. Grrrrrr… ça, j’ai pas trop aimé non plus ! Bien sûr qu’il fasse des études me plait, mais c’est dur pour la maman que je suis de le voir s’éloigner… En même temps, c’est l’occasion de découvrir Toulouse et d’y rencontrer mes amis régulièrement.

J’ai beaucoup aimé écrire ce flash-back. Il m’offre une sorte de perspective. Merci à Maman délire.