Si je vous disais que je n’ai jamais eu autant confiance en la vie qu’aujourd’hui ! Et pourtant…

Chez moi, là ou j’ai poussé, régnait une insécurité prospère… c’est simple tout était aléatoire et personne n’avait confiance en personne…On entendait le son de la discorde hurler très loin… les hommes n’avaient pas bonne presse chez moi, on cultivait le «  attention aux hommes, ceci cela », la peur de l’autre transpirait et se répandait comme une gangrène et « l’abandon » étaient une espèce en pleine reproduction depuis des générations. C’est ça oui, chez moi, on s’abandonnait de mère en fille, de père en fille…C’était la tradition…

C’est là que j’ai grandi, sous les « sunlights » de la défiance. Alors vous comprendrez bien qu’après pour me construire, il m’a fallu grimper un versant bien aride et ouvrir des portes aux serrures rouillées. En réaction, j’ai appris à contrôler, à tout vouloir contrôler, que rien ne m’échappe, que surtout tout passe par moi ! Et quand on agit de la sorte, il se trouve que la confiance n’a pas sa place dans nos vies, au contraire, une incapacité notoire a faire confiance…comment pourrais-t-on faire confiance à cette vie, à ces gens qui forcément me trahiront ?

La confiance. Vaste programme. Sentir au fond de soi ce petit truc brillant qui t’apaise, t’installe sur une autre planète. Ça fait trop du bien ! C’est une gourmandise, un bon pain bio, une saveur nouvelle qui émerveille tes papilles…

Sentir que tu es prête à te laisser guider, à entendre le son de ta voix dire à l’autre : « je te suis, je te fais confiance » en toute sérénité sans avoir comme un truc qui te gène, un caillou dans ta chaussure, une autre voix dans le même temps en train de te hurler dessus : « Attention danger ! ».

Le plus fou, c’est que rien de ma situation extérieure vécue dans le moment n’est particulièrement rassurant, en réalité tout est en chantier et rien n’est moins sur que cette construction mais à l’intérieur j’ai des certitudes profondes…

Je n’en reviens pas moi-même ! 

Un repos intérieur bien mérité…

Je me sens ailleurs, sur un autre plan, presque comme si j’étais une autre personne…

Une renaissance pourrait-on dire…

Il semble que pour entrer en confiance avec les autres, il faut avoir fait le chemin avec soi-même. 

Aurais-je enfin gagné ce petit bout de terrain sur moi-même ? Aurais-je enfin compris que je suis une bonne personne qui mérite d’être entourée de gens bien et d’avoir une vie en « vie » ? Aurais-je enfin compris  que j’ai le droit de m’épanouir, d’avoir un boulot qui me plait et qui me permet de vivre ? 

Serais-je enfin en train d’accepter après tout cette recherche, ces échecs, ces tâtonnements, mon passage sur un autre versant, mon entrée en confiance ? 

Quoi qu’il en soit, c’est une belle histoire que j’avais envie de vous racontez. 

Et vous la confiance, ça donne quoi ?