Un article un peu différent de ceux que j’ai l’habitude d’écrire sur ce blog mais j’avais envie de vous faire partager notre visite à l’écovillage TERA en lien avec notre projet d’écovillage au Togo. Ce texte a été écrit en collaboration avec mon amie Babette qui a également participé à cette escapade.

Pour plus d’info et de photos surtout car j’en ai peu, voici le lien : http://www.tera.coop

En compagnie de Babette et Didier et depuis mon retour duTogo j’accompagne un projet d’écovillage au Togo en Afrique de l’Ouest. Il s’agit avant tout d’un projet humain, économique et écologique : Permettre à des personnes du canton de Kuma de s’investir dans une activité économique et écologique, de sensibiliser les jeunes au respect de la biodiversité et à des modes de production biologique. Pour l’instant, il existe un terrain et une activité d’apiculture. Nos amis togolais voudraient créer une activité de maraichage bio sur des principes de Permaculture et si possible, former des jeunes du village et des alentours à pouvoir créer aussi leur activité. Quand on connait la misère qui sévit au Togo, on comprend mieux le sens de ce projet…

On a aussi envisagé la création d’une coopérative pour vendre la production de chacun, et même une petite unité de transformation des produits (conserves, séchage des fruits…). Il faudra aussi prévoir de l’éco construction pour loger sur place les stagiaires et les volontaires. Mais la première chose est de faire remonter l’eau de la rivière vers le terrain.

Moi, a priori je n’y connais rien, j’ai donc décidé de réunir autour de moi, des gens qui sont intéressés par ce projet et qui ont envie d’aider soit en transmettant leurs compétences, soit en apprenant eux-mêmes. Dans ce sens, je me suis dit qu’il serait souhaitable d’aller s’inspirer en visitant d’autres écovillages en France. Il se trouve que j’ai un ami , Frédéric Bosquet qui a monté ce type de lieu TERA ( tous Ensemble pour un Revenu d’Autonomie) au-dessus de Toulouse, dans le vallon de Lartel. Nous avons donc, avec mes 2 amis qui m’ont rejoint pour le projet africain, décidé de participer à une journée de découverte que l’équipe de TERA organise tous les mois. Nous avons passé 2 nuits là-bas et ce fut une expérience fort intéressante. Plus qu’un écovillage, il s’agit de créer un écosystème global dans lequel chacun peut s’épanouir en préservant la nature et en ayant de quoi vivre en autosuffisance. 

Dans un paysage naturel magnifique, nous avons été gentiment accueillis par Emilie qui nous a raconté un peu son histoire, l’histoire du lieu et son organisation. Nous avons investi ce lieu qui pour l’instant ne comporte qu’une maison qui a été offerte par un propriétaire. Le lendemain matin, les permanents et les visiteurs sont arrivés les uns après les autres et, après un café d’accueil, nous nous sommes retrouvés tous dans une pièce pour la présentation théorique du projet.

À l’aide d’un diaporama, Marie Hélène nous a présenté le projet global, sa raison d’être, ses évolutions, et Frédéric nous a précisé le volet économique. L’après-midi sera consacré (en demi groupe) à la visite du lieu et à un jeu qui permet de mieux intégrer le modèle économique de Tera.

TERA, c’est avant tout un projet de développement local qui remet la Nature et l’Humain au centre. Le volet économique est très important car il va permettre de pérenniser l’expérimentation qui prévoit de mettre en place un revenu de base inconditionnel pour tous, garanti par une production locale respectueuse de l’environnement. Ces revenus de base sont payés à 85 % en monnaie locale, ce qui permet de garder la consommation sur le territoire. Développer et re localiser de la production et des services, donc redonner vie à des territoires ruraux désertés. Ce volet économique qui va équilibrer l’ensemble est avant tout au service d’un « mieux vivre ensemble » et pour mieux vivre ensemble, il faut commencer par mieux vivre soi !

L’idée c’est que chacun participe en fonction de ses envies et y trouve sa place. Ce sont les projets de chacun qui font évoluer l’ensemble. C’est parce qu’une personne a eu envie d’apprendre à faire du pain, que s’est créé une boulangerie.

Ils fonctionnent sur le principe de la gouvernance partagée pour que règnent toujours de la joie et de la bonne humeur au sein de cette équipe qui souhaite avant tout, le bonheur de tous dans le respect de l’Environnement.

Leur projet est prévu sur une zone d’influence dans un rayon de 30 kms autour de leur siège social actuel, il est déjà implanté sur 2 communes et bientôt 3 ! C’est sur cette 3e commune que se réalisera le centre de formation à l’éco construction et une zone d’habitation éco construite. Mais pour ça, tout reste encore à faire…

Nous avons trouvé ce projet passionnant par sa capacité à prendre en compte tous les aspects de la vie. Il n’a pas seulement pour vocation d’être un lieu d’habitation écologique mais également de devenir un projet économique très sérieux. Bien entendu, la phase dans laquelle il se trouve est cruciale puisqu’il s’agit de pérenniser une production qui permettra à terme l’auto financement du projet global. 

Pour en revenir au Togo. Ils ont trouvé l’idée très intéressante mais pour l’instant, ils doivent se consacrer à leur projet et c’est vraiment du boulot, donc, on verra avec le temps… 

Comment utiliser cette expérience française pour le Togo ? Je ne sais pas encore, cependant, j’aime cette idée qui existe déjà dans le projet togolais le rayonnement de l’éco village aux alentours, une zone d’influence qui permette a d’autres personnes de développer des projets économiques et écologiques dans la même dynamique.

Certes à TERA, ils utilisent une monnaie locale ( l’abeille ) qui prend tout son sens pour sortir du système économique actuel qui concentre les moyens sur les marchés financiers et qui produit tous les effets destructeurs que l’on connait ! Mais nous ne savons pas si ce principe qui existe déjà depuis longtemps en Europe pourrait existe ou existe déjà en Afrique. Ce qui est sur, c’est que ça serait une grande avancée pour nos amis africains leur permettant enfin de sortir peu à peu du franc CFA gérer et fabriqué en France et qui les condamne à la dépendance à nos pays dont l’intention est semble-t-il de les laisser dans la misère et ensuite de les repousser et de les maltraiter, quand motivés par le ventre vide, ils cherchent à rejoindre l’Europe…

En attendant, on va commencer par faire remonter l’eau pour démarrer l’activité de maraichage… Puis le reste…avis aux connaisseurs et aux amateurs…  

Nous recherchons des volontaires, bénévoles, des personnes qui ont envie d’apporter leurs compétences humaines, techniques, qui ont envie de s’imprégner de l’Afrique tout en respectant les valeurs et les traditions. Je connais très bien le Togo depuis 20 ans, et je peux vous dire qu’il est plus facile d’y arriver que d’en repartir quand comme moi on en tombe amoureux. C’est un peuple attachant, bon, spirituel et très accueillant. Quant à TERA, et bien si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à vous y rendre, c’est un projet innovant, alternatif et très global et une belle escapade dans un coin de nature préservé et magnifique.